CHAPITRE 2 : LES THEORIES EDUCATIVES

Publié le par SAHFOGANG GNETCHEYO GUILLAUME

Les paradigmes qui dominent actuellement dans la plupart des recherches en éducation et en psychologie sont : le behaviorisme, le cognitivisme et le constructivisme. Les similitudes et différences que présentent ces approches peuvent aider dans le choix d’une approche particulière dans une situation d’enseignement apprentissage. Ce chapitre qui comporte trois sections décrit ces trois théories éducatives :

  • La  première section  présente le behaviorisme
  • La  deuxième  section  présente le cognitivisme
  • La  troisième  section  présente le constructivisme


2.1 LE BEHAVIORISME

(Bargh et Ferguson, 2000), affirment que Les béhavioristes s'intéressent particulièrement aux comportements observables des élèves et ne se préoccupent pas des processus mentaux internes qui interviennent dans l’apprentissage. L’apprentissage est considéré ici comme le résultat de l’apprentissage. Selon les behavioristes il y a apprentissage lorsque l’élève donne une réponse à un stimulus donné. Ils ne s’intéressent pas à tous les processus mentaux interne qui concourent à l’élaboration de la réponse. Watson grâce à ces travaux à d’ailleurs systématisé la doctrine du courant behavioriste par la théorie S → R (c'est-à-dire le stimulus entraîne une réponse) signifiant ainsi une réponse directe de l’organisme à un stimulus provenant de l’environnement.

     L’élève est donc considéré comme une sorte de réceptacle. Il doit mémoriser et rappeler les faits lors de l’évaluation des apprentissages qui se fait généralement au moyen des examens, l’élève doit simplement démontre qu’il connaît la bonne réponse. C’est ce comportement qui atteste que l’élève a apprit quelque chose.

    En bref, le behaviorisme s’intéresse surtout à l’enseignement plutôt qu’à l’apprentissage et  aux résultats observables de l’enseignement plutôt qu’aux processus d’apprentissage.

    Pour arriver à ce résultat, l’enseignant doit s’appuyer principalement  sur des méthodes Pédagogiques telles que l’exposé magistral (expositive, transmissive, passive) et la pratique

répétée pour d’augmenter la rétention des apprentissages. A fin d’atteindre les objectifs d’apprentissage, l’enseignant doit créer des conditions environnementales et une méthode de renforcement ; c'est-à-dire qu’il récompense les bonnes réponses (renforcement positif) par des moyen verbaux (félicitations) et des moyen non verbaux (prix, argent scolaire), il punit parfois l’élève lorsqu’il donne une mauvaise réponse. Il doit préparer son enseignement en formulant des objectifs d’apprentissage à atteindre de façon très précise et en prévoyant les comportements observables, puis en décomposant le contenu de la leçon en unités logiques  d’apprentissage. L’enseignant qui joue le rôle de transmetteur du savoir déverse des informations provenant d’une réalité externe. Aussi, en matière d’utilisation des TIC en pédagogie, il devra  faire utiliser des exerciseurs ou des tutoriels par ses élèves, ou encore à simplement « moderniser » ses exposés magistraux en les présentant au moyen d’un transparent électronique ou d’un équipement de projection numérique à faisceaux.

2.2 LE COGNITIVISME


    Au contraire des béhavioristes, les cognitivistes cherchent à mettre en lumière les processus internes de l'apprentissage. Pour eux l’apprentissage est un processus interne qui implique la mémoire, le raisonnement, la réflexion, l’abstraction, la motivation et la métacognition. (Tardif, 1992), considère l’apprentissage comme étant exclusivement une science s’intéressant aux activités de traitement de l’information. Pour lui, l’esprit est une « machine », un ensemble de processus de traitement des informations selon une logique booléenne. L’élève est ainsi considéré comme un système actif de traitement des informations qui lui proviennent du monde extérieur. Ces informations sont reconnues par l’élève, emmagasiner, puis récupérer de sa mémoire lorsqu’il a besoin pour comprendre son environnement ou résoudre un problème. La théorie cognitive considère l’apprentissage comme un processus d’information durant lequel l’élève utilise plusieurs types de mémoire. Les sensations sont reçues à travers les sens qui sont dirigés vers le stockage sensoriel avant le traitement. L’information y reste pendant au plus une seconde, si elle n’est pas transmise à la mémoire de traitement, elle est perdue. En effet aux grandes composantes suivantes sont attribuées le système humain de traitement de l’information.

 

Système d'enregistrement sensoriel. L'élève reçoit des stimuli visuels, auditifs, tactiles, olfactifs, etc. provenant de l'environnement. Des processus complexes de reconnaissance de formes et de filtration de l'information (puisqu'il y a des limites à ce qu'un individu peut percevoir à la fois) sont mis en œuvre

 

 Mémoire à court terme. L'information perçue est transférée dans une mémoire à court terme, qui a une durée et une capacité très limitée (7 plus ou moins 2 informations ou « groupements d'informations » peuvent y être maintenus à la fois, pendant quelques secondes).

 

Mémoire à long terme. L'information est ensuite emmagasinée dans cette mémoire permanente et de capacité illimitée. Des processus de récupération de l’information lui permettront par la suite de retrouver des informations dans cette « base de connaissances ».

 

Schéma illustratif

 

Information provenant des sens

Stockage sensoriel

Mémoire temporaire

Mémoire permanente (active)

                                                                              

Selon les cognitivistes, comme pour les béhavioristes, il existe une réalité objective externe, mais ici l’élève doit intégrer cette réalité à ses propres schémas mentaux (plutôt qu’à acquérir des comportements observables). C’est donc un changement dans les structures mentales de l’élève qui caractérise l’apprentissage.

· L'élève est un individu actifdans le processus d'apprentissage.

· L’élève arrive dans chaque situation d’apprentissage en ayant déjà développé certaines habiletés de traitement de l’information.

· L'élève est un individu ayant également accumulé des schémas affectifsqui interviennent dans l'apprentissage. Par exemple, les facteurs suivants influencent le comportement et la réussite des élèves : la motivation, la perception d'auto efficacité, l'orientation vers la performance ou la maîtrise, les attributions personnelles quant aux facteurs de succès ou d'échec dans l'apprentissage, la perception de la difficulté de la tâche d'apprentissage, la perception des chances de succès, etc.

· L'élève arrive dans une situation d'apprentissage avec un certain bagage de connaissancesdéjà accumulées et structurées d'une certaine façon dans sa mémoire à long terme. La manière dont ce savoir est organisé dans la mémoire de chaque élève est particulièrement déterminante. L’élève qui développe graduellement une expertise dans un domaine n'est pas seulement celui qui accumule beaucoup d'informations en mémoire, mais celui dont les informations sont bien organisées et facilement accessibles

   2.2.2 Principe généraux concernant  Le rôle de l’enseignant

    Pour atteindre les objectifs d’apprentissage, l’enseignant doit utiliser des stratégies d’enseignement visant à aider l’élève à sélectionner et à encoder l’information qui lui provient de l’environnement, en l’encourageant  à utiliser le soulignement pour identifier les idées importantes dans un texte, en l’aidant à faire des liens avec les connaissances antérieures, en lui demandant de produirent des résumés, en suscitant un auto-questionnement etc. L’enseignant doit également aider  l’élève à recouvrer des informations de sa mémoire à long terme en lui fournissant, par exemple, des indices. L’enseignant cognitiviste est porter à utiliser les TIC qui vont permettrent une grandes interactivité avec les élèves telles que des tutoriels intelligents ou des simulateurs.

2.3 LE CONSTRUCTIVISME

 

    L’approche constructiviste reconnaît, comme l’approche cognitiviste que l’apprentissage est une activité mentale. Elle considère l’apprentissage comme un processus de construction des connaissances qui se réalise dans l’interaction entre le sujet pensant et l’environnement dans lequel il évolue. Pour construire ses connaissances, l’élève utilise les connaissances antérieures comme moyen de représentation, de calcul et de réflexion  sur sa propre action. Les connaissances anciennes jouant le rôle de processus d’assimilation des connaissances nouvelles. En effet ce que l’élève va apprendre dépend de ce qu’il sait déjà.

    Pour (Claude Saint-Cyr,1989) et (Driver, Asoko, Leach, Mortimer et Scott 1994) La théorie piagétienne représente l’intelligence comme un système d’actions intériorisées ou d’opérations construites à partir de la coordination des actions que l’enfant pose dans l’environnement. L’enfant qui s’agrippe à sa mère, qui joue et qui construit une maison à l’aide de ses jouets effectue des actions qui lui permettent de développer son intelligence. Pour eux, Piaget définit l’intelligence comme un instrument indispensable de l’adaptation de la personne à son environnement. L’intelligence se construit lentement, à partir de l’interaction de quatre facteurs : la maturation neurologique, l’expérience physique ou l’interaction avec des objets, l’expérience sociale ou l’interaction avec des personnes et l’équilibration, l’élément moteur du mécanisme de développement de la pensée. Selon Piaget, l’équilibration est un processus qui permet aux personnes d’adapter leurs comportements à l’environnement lorsqu’elles sont en présence de situations ou d’objets nouveaux et de réorganiser leurs structures intellectuelles lorsqu’elles apprennent des connaissances nouvelles.

    Von Glasersfeld (1995), citer par (Cakir, 2008), propose quatre principes fondamentaux pour la formation concernant le constructivisme :

  • la connaissance est construite par l’apprenant et non transmise et stockée. L’apprentissage nécessite l’engagement de l’apprenant actif qui construit ses représentations grâce à du matériel ou des personnes.
  • L’interaction sociale avec l’apprenant est au centre de la construction du savoir.
  • La cognition est fonctionnelle et adaptative
  • La cognition permet une organisation individuelle des ses propres expériences et non la découverte d’une réalité objective.

-l'élève construit ses connaissances par son action propre,

-le développement intellectuel est un processus interne et autonome, peu sensible aux effets externes, en particulier ceux de l'enseignement,

- l'élève ne peut "assimiler" des connaissances nouvelles que s'il dispose des structures   mentales qui le permettent. En d'autres termes, il ne sert à rien de vouloir enseigner quelque chose à un élève tant qu'il n'est pas "mûr" pour l'assimiler,

      - lorsqu'un élève parvient à un niveau de fonctionnement logique il peut raisonner logiquement quel que soit le contenu de savoir.

    Dans cette lancée, le rôle de l’enseignant consiste typiquement à proposer un environnement structuré et riche pour que l’élève découvre par lui-même les contradiction qu’il est prêt à affronter en inventant de nouvelles structures intellectuelles. Il ne doit pas surtout entraver le processus de développement interne de l’élevé en imposant un programme d’enseignement (l’enseignant doit s’adapter aux besoins d l’élève). Son rôle consiste à observer, à diagnostiquer, à pratiquer l’évaluation formative et la pédagogie différenciée. L’enseignant ici joue le rôle de guide et de facilitateur, un conseiller et un soutien, qui encourage les élèves à explorer activement l’environnement d’apprentissage. Il les aide à définir des objectifs et des projets d’apprentissage, à explorer leurs connaissances antérieur sur un sujet, à faire le diagnostique de leurs erreurs, à utiliser des stratégies cognitives et métacognitives dans leur démarche d’apprentissage ; il les écoute lorsqu’il ont besoin d’aide, les encourage à construire leur propre compréhension et à la valider par négociation sociale, etc.   

   Sur le plan de l’utilisation des TIC, l’enseignant constructiviste aura tendance à choisir des environnements d’apprentissage très ouverts, tels que des micromondes, dans lesquels les apprenants peuvent tester leurs propres hypothèses, confronter des points de vue, etc. Il pourra aussi favoriser l’utilisation de logiciels-outils pour effectuer des productions dans des contextes de projets se rapprochant de la « vie réelle » et non pas pour simplement enregistrer des données. Les technologies hypermédias peuvent être aussi utilisées non pas pour guider l’apprenant dans des voies prédéterminées, mais bien pour lui offrir un environnement flexible d’exploration et de construction de ses propres connaissances. Enfin, les technologies qui permettent d’établir un lien avec la communauté d’apprentissage élargie et de consulter diverses ressources (courrier électronique, Internet, etc.) sont particulièrement favorisées par l’enseignant adoptant une approche constructiviste de l’apprentissage.

    Malgré leurs différences d'ordre philosophique, les approches cognitiviste et constructiviste offrent une vision de l'éducation comportant beaucoup de similitudes. Selon (Philipe Dessus, 2006)  les approches béhavioriste, cognitiviste et constructiviste peuvent être situées sur une série de continuums plutôt que d’être des positions tranchées. C’est la nature et le contexte d'apprentissage qui déterminent l'approche à privilégier plus particulièrement. Par exemple, pour développer des habiletés de haut niveau intellectuel telles que l’analyse, la résolution de problèmes, etc., l’enseignant favorisera plutôt des approches constructivistes ou cognitivistes, alors que pour la mémorisation d’informations, des approches béhavioristes peuvent très bien convenir.

    En matière d’éducation, l’application  de ces différentes théories passe par l’utilisation de différentes méthodes pédagogiques.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Merci infiniment M.SAHFOGANG GNETCHEYO GUILLAUME pour cet article je suis titulaire d'une Licence en Lettres Modernes Françaises et je voudrais continuer mes études en Facultés des Sciences de l'Education j'y trouve vraiment mon compte car me donne une idée de ce à quoi j'aurai affaire
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